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23 Sep

L'effet millésime

Publié par Dussert-Gerber

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Mes amis connaissent mon engouement pour les vins “vieux”, c’est-à-dire un Puligny-Montrachet Les Combettes de Robert Ampeau, millésime 1985, par exemple, un Yquem 1937, un Guadet Saint-Julien 1964, un Clos du Mesnil 1982, un Valmur 1986 de Tremblay, un Filhot 1989, etc... Il y a des centaines de vins fantastiques comme ceux-là, que j’aime et qui procurent ces moments rares où l’on “écoute” le vin.


Les millésimes à déboucher en 2009 ?

Il y a deux choses à distinguer :

 

- La qualité intrinsèque du millésime, c’est-dire de la vendange.

Attention : noter un Grand Cru de Bordeaux 2008 trois mois après les vendanges, c’est faire une injure au vin, et ce n’est que de l’esbroufe. D’un côté, il y a le producteur, qui présente un vin non fini (je passe sur la cuvée spéciale “Parker”, différente de celle pour “Dussert”, celle qui devrait plaire au japonais, celle qui séduira l’esquimau...) dont le but est de rafler des éloges, des “étoiles”, des notes de “95 sur 100” ou “17 sur 20”. En face, il y a des “critiques” (qui ne critiquent pas grand chose) se pâmant devant l’échantillon d’un vin qui ne ressemblera jamais à ce qu’ils sont en train de “juger”, qui n’existera jamais !”


Qui peut oser prétendre savoir ce que donnera un vrai grand cru au moment où il vient juste d’être “abruti” par le début de son élevage en barriques ?

 

C’est une mascarade, à laquelle certains critiques qui s’y prêtent feraient mieux d’apprendre l’humilité au lieu de donner des conseils. On nous explique très sérieusement qu’il faudra boire le vin en 2018 ou en 2023. Certains propriétaires feraient bien également de voir à long terme, revenant à plus de réserve, en freinant ces dégustations trop précoces, qui les desservent plus qu’autre chose.

 

Mon métier, ma passion, c’est d’informer les consommateurs, de leur faire apprécier l’originalité de chaque appellation, de leur donner les clés qui permettent tout cela, et, en parallèle, c’est aussi d’aider les vignerons qui le méritent à s’imposer, à se faire connaître, etc... Ce n’est pas de faire le singe dans une réunion de “primeurs”, de copiner avec un marchand ou d’être le premier à sortir une note sur tel ou tel vin.

 

- La valeur du millésime en dégustation actuelle, l’évolution du vin. Dès 1985, j’ai créé la fameuse Vintage Code, qui présente la seule façon d’apprécier les vins. Je ne peux que vous inciter à la suivre (elle est gratuite, il suffit de la demander).


Aujourd’hui, on peut estimer qu’il n’y a plus de mauvais millésimes, tant le talent de nos vignerons est réel. Chaque année est bien entendu différente, mais, la Nature étant bien faite, cela permet d’avoir toujours un millésime qui se goûte bien, ce qui était impensable dans les années 1970.

 

Encore et toujours, on revient au plaisir du vin : on est tout aussi content aujourd’hui en débouchant un Saint-Émilion, millésimes 2001 ou 1989, qu’on le sera, dans quelques années, quand le 2000 ou le 2006 seront à maturité. Il en est de même dans toutes les régions, toutes les appellations.

 

C’est là tout le paradoxe : c’est dans cette difficulté que réside la simplicité du vin : c’est un produit vivant, entier, complexe, où de multiples critères d’appréciation se conjuguent. C’est ce qui en fait le mystère, ce patrimoine incroyable où la multitude des terroirs vont lui forger une âme, épaulée par la main de l’homme. Bref, on l’aura compris, la différence entre un vin typé et un vin-boisson, c’est un tout.








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